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Oyakodon Baka
21 septembre 2005

Bonjour la France

Après douze heures de vol pendant lesquelles j'ai lu Acide Sulfurique, regardé Travaux, on sait quand ça commence, Le Démon de Midi et Tootsie, attendu l'heure de manger, dormi environ 30 minutes, arrivée à Roissy CDG !

Il faut dire que l'aéroport de Narita était une merveille d'organisation. Pas de flottement, pas d'errance, tout est bien indiqué de A à Z et il y a beaucoup de personnel, alors qu'à Roissy on avait dû demander où était le comptoir d'enregistrement pour notre vol, faute d'indication où que ce soit.

Bon par contre à Narita... 50000 yens d'excès de poids de bagages ! (12 kg de trop) Alors que c'était bien précisé sur le billet. J'avais cependant une excellente raison de ne pas me méfier : ça ne m'était encore jamais arrivé.
Quand on refait les valises 3 fois pour pouvoir les fermer, il faut se méfier.

A Paris, retour à la dure réalité.
Roissy, ça va. Quoique je trouve cet aéroport froid, quand il n'est pas un dédale sans fin ni panneau. Là, il n'y a personne, une fois la valise récupérée et la douane (déserte) passée. Un ou deux passants, même pas des voyageurs. Un aéroport fantôme... Je vous assure que ça fait drôle, presque peur.

Le RER n'est pas climatisé, pas d'annonce des stations, le wagon se remplit à mesure qu'on roule, les gens s'agglutinent près des portes, et lors de l'arrivée à Gare du Nord où on descendait, tout le monde se bousculait pour sortir, ne pensant qu'à sa petite personne.

Dans les couloirs, des gens crient très fort, forment aussi des groupes stagnants.
On fait la "queue" pour passer aux barrières, des gens nous passent devant. Sûrement parce qu'on a de grosses valises qui risquent de les ralentir. Des gens de tout âge, sans s'excuser, comme si c'était normal.
"Vous permettez, madame ?" et la voilà qui me lance un regard ahuri mêlé d'indignation, comme si je venais de lui demander de me donner 100 euros.

Une fois la cohue traversée à grand peine, on aterrit dans le métro.
"...C'est le tiers monde ici !"
Ca m'a échappé, désolé. K me fait remarquer ensuite que dire ça dans un wagon plein de personnes de couleur, c'est pas très malin. :s

J'y peux rien. Je ne peux pas m'empêcher de repenser aux escalators où les gens font la queue à 1 mètre d'intervalle minimum, laissant toujours un couloir de droite libre pour les gens pressés. A la foule incessante mais organisée, sans anarchie. A la propreté. Aux sorties de wagon puis entrées, sans agglutinats. Au respect de l'autre dans une société où chacun a réellement appris à vivre en communauté.

Gare de l'Est, pas de salon d'attente, du bruit, pas de distributeur de boisson mais un café qui ferme à 18h30, et un autre sans place assise où le barman me jette la monnaie sans me dire "merci beaucoup".

J'en demande trop ?
Allez au Japon ne serait-ce que 15 jours, et vous vous transformerez en un être civilisé et respectueux, dans une société où le confort et l'assistance sont un devoir, où chacun pense à ne pas incommoder l'autre. Et beaucoup de choses avec lesquelles vous aviez appris à vivre ici vous sembleront ensuites anormales.

Ce matin, lever à 7h, décalage horaire oblige... Je regarde par la fenêtre, rue déserte, pas une voiture, pas une personne. Pas de néons, pas de joggeurs, pas de cyclistes, pas de bruit, pas de vie. Et un peu de givre. Elle est pas belle la vie...?

Je regarde mon hidamari no tami, qui hoche tranquillement la tête. Où donc a-t-il trouvé de l'énergie solaire ?
J'en ai eu une vague mélancolie, mêlée d'une envie furieuse de reprendre un billet d'avion. Non, pas maintenant mais dans un an, deux maximum, c'est déjà prévu.


Je n'ai peut-être vu que la face émergée de l'iceberg, mais je sais qu'elle m'a bien plu :)

En parlant d'iceberg... Qu'est-ce qu'il fait froid dans ce pays !!

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