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Oyakodon Baka
8 janvier 2007

SKI


Bientôt 3 ans qu'on ne se parle plus, qu'on ne s'appelle plus, et qu'elle me bloque sur MSN. Même si c'est pas ça qui m'empêche de dormir, j'y pense régulièrement comme un véritable échec de ma part.
Ce séjour au ski en février 2004, le dernier en date pour moi, et peut-être même le tout dernier, représente cet égoïsme dont j'ai fait preuve et qui me fait horreur.
Valérie n'était pas en grande forme mais avait maintenu son invitation : aller skier une semaine dans le Jura et loger dans un appartement appartenant à son oncle. Ca promettait d'être très agréable. Ca allait certainement lui changer les idées à elle aussi, malgré cette mauvaise passe qu'elle traversait.

J'avais fait sa connaissance à Lille 2 ans auparavant, on ne se voyait pas très souvent mais on s'entendait bien. Elle m'avait rendu de grands services, je l'avais invitée à un concert de l'orchestre, on parlait de beaucoup de choses. Je ne la connaissais pas autant que d'autres de mes amis intimes, mais j'étais très heureux de pouvoir la considérer comme une amie. Je l'admirais, parce qu'elle connaissait des choses que je ne connaissais pas, et qu'elle avait fait des choses que je rêvais de faire, ou encore dont je me sentais incapable. Pour résumer.

Le "hasard de la vie" a fait que peu avant ce départ au ski, je rencontre K. K qui partage ma vie maintenant. K était en congé justement durant toute cette semaine de ski... Mais j'ai décidé malgré tout d'honorer mon engagement envers Valérie.
J'ai fait une erreur monumentale et impardonnable. Par je ne sais quelle réflexion unilatérale, j'ai considéré que du fait de ce sacrifice que je faisais pour elle, Valérie devrait certainement faire de son côté quelques petites concessions, m'accorder quelques petites libertés.

...Comme me laisser pendu au téléphone tous les soirs avec K, parfois pendant plusieurs heures, quittant brusquement la conversation ou la table, bien entendu sans l'aider à préparer le repas ni faire la vaisselle, la laissant tout faire avec sa collègue. Collègue de travail qu'elle avait invité aussi, qui ne me connaissait ni d'Eve ni d'Adam et qui a dû me prendre à juste titre pour un égoïste doublé d'un sans-gêne, que Valérie lui avait présenté initialement sous un aspect pourtant positif. Enfin j'imagine.
Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas m'en rendre compte. J'ai manqué de savoir-vivre même à l'égard de son oncle que je ne connaissais pas et qui nous prêtait son appartement, je ne le saluais pas, lui adressais à peine la parole. C'était au-delà de toutes les erreurs, les impolitesses qui d'ordinaire m'insupportent, que je ne fais pas. Moi qui suis soucieux de l'image que je renvoie. Etait-ce l'euphorie de ma rencontre récente avec K qui m'a fait oublier le sens des réalités ? Peut-être mais ça n'excuse pas tout.

Quant aux journées sur les pistes, elles ne se passaient pas non plus le mieux du monde. Disons qu'elles ne suffisaient pas à rattraper le reste. Le pire c'est que je ne me suis réellement rendu compte de la situation que trop tard. J'ai même pensé que je n'étais pas en tort, que Valérie aurait dû m'en parler "pendant qu'il en était encore temps" et même, que ce n'était que pure jalousie de sa part.

Quand il fut trop tard donc, quand j'ai réalisé toute l'horreur et l'immaturité de mon comportement, j'ai cherché à me rattraper maladroitement, à renouer le dialogue avec Valérie. Mais en vain, c'était couru d'avance. Le mal était fait. Le dernier jour, sa collègue était repartie en début d'après-midi et nous étions censés partir tous les deux à Paris le lendemain à l'aube. La perspective d'un trajet en voiture de plus de 4 heures qui avait toutes les chances de mal se passer ne me réjouissant pas, en admettant toutefois que Valérie ait toujours été d'accord, j'ai - une fois de plus - allumé mon téléphone pour trouver le numéro d'une compagnie locale de taxis, afin de me rendre à la gare de la ville la plus proche et trouver un train pour rentrer seul. Merci Bouygues Télécom, tu m'as sauvé la mise... Je suis donc parti sans mot dire rejoindre mon taxi à l'aube, alors qu'elle dormait encore. Enfin je crois.
En fin d'après-midi, après un trajet en train interminable mais il faut l'admettre, salvateur, j'ai retrouvé K à la gare. Retrouvailles qui furent si heureuses et intenses que nous en parlons encore de temps en temps.


Triste fin pour Valérie et moi, en tout cas.

A présent, peut-être qu'elle s'en fiche, qu'elle a tourné la page sur ce mauvais souvenir que je représente. Elle a dû s'excuser auprès de sa collègue pour avoir invité un tel personnage à ce qui aurait dû être un séjour au ski sans problème. Et sa collègue a dû dire que j'avais manqué de savoir-vivre sur tous les plans. Si elle ne le lui avait pas déjà dit sur place. En pire, peut-être.
Valérie m'avait quand même dit que j'aurais dû décommander, et qu'elle aurait compris.
En tout cas, j'ai tellement honte que je ne l'ai jamais recontactée depuis, et elle non plus. Je pense qu'un jour je le ferai, et peut-être qu'écrire cette note m'en a donné le courage.

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