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Oyakodon Baka
4 décembre 2007

Un litre de larmes.

« Cette maladie… Pourquoi m'a-t-elle choisie ? »

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Aya Ikeuchi est une adolescente de 15 ans épanouie. Elle vit dans une famille sympathique et unie, traîne avec Mari sa meilleure copine, aimerait sortir avec Yuuji, son ami d'enfance qui pourrait bien devenir "plus", elle est douée au basket et compte intégrer un prestigieux lycée.

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Cependant, depuis quelques semaines Aya trébuche de plus en plus souvent comme si ses pieds se figeaient, elle lâche malencontreusement des objets, a des problèmes pour tenir ses baguettes, des troubles passagers de la vision, elle perd du poids... Ce qu'elle met sur le compte d'un simple manque de sommeil.Le jour de son examen d'entrée au lycée Higashikô elle s'endort dans le bus, se réveille trois stations trop loin et tente d'arriver à l'heure à l'examen coûte que coûte. Le jeune Haruto, qui lui avait l'intention de ne pas le passer, voit Aya trébucher dans sa course et s'égratigner le genou. Avec quelques hésitations, il décide de l'emmener et la fait monter sur le porte-bagages de son vélo. Finalement, Aya et Haruto pourront passer l'examen, qu'ils réussiront.

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Un matin quelques jours plus tard, alors qu'elle se met en route vers le lycée, Aya trébuche une fois de plus et cette fois, se blesse sérieusement au menton. Sa mère Shioka qui est assistante sociale, l'emmène immédiatement à l'hôpital.
Une fois la plaie suturée, Shioka s'entretient avec le Dr Mizuno qui est neurologue. Elle trouve que les chutes à répétition de sa fille ont quelque chose d'anormal.

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Aya passe donc une IRM cérébrale, et le diagnostic tombe : le Dr Mizuno annonce à Shioka que sa fille est atteinte d'une dégénérescence cérébelleuse. Une maladie du cerveau incurable à l'heure actuelle, d'origine inconnue, où le cervelet s'atrophie sans que l'on puisse enrayer le processus.Une maladie fatale en quelques années.

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Ses chutes et ses maladresses s'aggraveront petit à petit, un jour elle deviendra incapable de marcher et devra se déplacer en fauteuil roulant. Elle aura aussi des difficultés croissantes pour bouger, écrire, parler, déglutir, combattre les infections… Et un jour inéluctablement, au terme d'un alitement prolongé, elle cessera de respirer, sa maladie l'emportera. Tel est le funeste destin d'Aya, auquel sa mère ne veut pas croire de prime abord. Mais après avoir parcouru internet, lu des dizaines de livres et consulté les plus grands neurologues du Japon, elle doit se rendre à l'évidence.
Combien de temps pourra-t-elle cacher la vérité à Aya, qui alors ne pense qu'à gagner son match de basket, sortir avec Yuuji ou encore diriger la chorale de sa classe ?...

Ichi RITTORU no Namida (Un Litre de Larmes) est une série télévisée japonaise en 11 épisodes sortie en 2005, inspirée de l'histoire de la vraie Aya Ikeuchi, atteinte de la maladie à l'âge de 14 ans et décédée à l'âge de 25 ans en 1988. Aya a profité pleinement de sa courte vie et a tenu un journal, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus tenir un crayon. Ce journal qu'elle avait intitulé « Ichi RITTORU no Namida », a été publié après sa mort et 18 millions d'exemplaires ont été vendus à ce jour. Il a été adapté en film puis en série TV, ce qu'au Japon on appelle un « home drama ». L'actrice Erika Sawajiri interprète le personnage d'Aya. La série complète est disponible fin avril 2006 en coffret de 6 DVD en japonais qu'il est déjà possible de commander sur des sites de VPC type cdjapan. Mais vous pouvez aussi vous la procurer en fichiers DivX, sous-titrée par des fans, sur le site Jpopsuki. Ce qui est toléré car la série n'est pas licenciée en France ;)

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J'avoue que je n'ai pas été loin de verser « un litre de larmes » en regardant cette série. Ce n'est pas vraiment parce qu'elle est inspirée d'une histoire vraie qu'elle m'a plu. Les personnages sont très forts et émouvants.
Shioka particulièrement, qui au début de l'histoire, porte seule le lourd secret de la maladie de sa fille, dont elle s'efforce de cacher non seulement son désespoir, mais aussi l'inquiétude et surtout la révolte, l'impuissance qu'elle ressent, elle qui a toujours veillé à la bonne santé de sa famille, et qui continue malgré tout sans relâche, à veiller au bien-être de sa fille. Oka, la sœur cadette d'Aya qui sous des airs taciturnes cache une grande générosité, et son père qui raconte toujours beaucoup de blagues mais a bien du mal à retenir ses larmes à la moindre occasion, sont aussi des personnages auxquels on ne peut que s'attacher.

C'est donc une série non pas sentimentale, mais plutôt dramatique, où finalement on retient une leçon : profiter de la vie sans se soucier de ce qui peut arriver demain. C'est ce qu'a appris Aya de sa maladie, avec laquelle elle a appris à vivre jour après jour, en voyant ses forces diminuer et son avenir s'obscurcir. Et chaque personnage de son entourage en a tiré une leçon d'humanité et d'humilité, à commencer par Haruto qui au début ne voulait même pas entrer au lycée, ne croyait plus en rien après la mort tragique de son frère un an auparavant, ne voyait aucune raison de suivre un but ni de se battre pour quoi que ce soit, à commencer par vivre.
Se battre contre cette maladie est vain, mais vivre avec elle en restant fort et positif, est le message qu'Aya a laissé. Ca peut sembler un peu convenu, comme message… Mais j'avoue que cette série, ses personnages sont authentiques et le font passer à merveille. Erika Sawajiri, que je ne connaissais pas avant de voir la série, m'a beaucoup plu dans ce rôle qu'elle interprète parfaitement. Un rôle qui me semble particulièrement difficile notamment dans la deuxième partie de la série lorsque la maladie a déjà atteint un stade où Aya ne peut plus bouger ni parler normalement.
A chaque épisode de nouvelles inquiétudes, d'autres mauvaises nouvelles, de nouveaux drames, de nouveaux problèmes, mais autant de raisons de se relever, d'autres bonheurs, et toujours, toujours le sourire d'Aya.

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La maladie d'Aya est une maladie du cerveau de cause inconnue, de survenue imprévisible, incurable, à peine ralentie par la rééducation. Elle peut revêtir différentes formes, celle d'Aya a évolué pendant dix ans avant de l'emporter, ce qui est rapide mais reste difficile à retracer dans seulement 11 épisodes. On a l'impression que quelques jours seulement se passent entre chacun, alors que parfois il s'agit de plusieurs mois voire années. C'est pour ça que je pense que quelques épisodes de plus n'auraient pas nui à la série ;) Cela dit tout reste crédible, des médecins neurologues spécialistes de la dégénérescence cérébelleuse ont été consultés pour la conception du scénario.
Et le producteur, Satoko Kashikawa, a habilement mélangé drame et science, si je puis dire. Beaucoup de scènes poignantes se déroulent dans l'enceinte de l'hôpital, en particulier avec le père de Haruto, médecin également, qui sous des airs austères cache une grande tolérance et humanité. Il ne redoute que trop bien l'issue de la maladie d'Aya et le traumatisme que son fils, qui a déjà perdu son frère, pourrait ressentir en se rapprochant toujours plus d'Aya et à mesure que sa maladie gagnera du terrain.
Le jeune Dr Mizuno, le neurologue qui soigne Aya, est aussi très concerné par sa maladie. En tant que scientifique, car son but est d'y trouver un jour un traitement, et en tant qu'humain, car il a eu jadis un patient atteint de la maladie, un petit garçon qui n'a jamais su qu'il était malade avant de ne plus pouvoir marcher, et qui lui a alors demandé de lui rendre son temps perdu. Mizuno est donc le premier à penser qu'Aya doit savoir, et qu'elle doit profiter de sa vie écourtée.
Aya rencontre aussi à l'hôpital la jeune Yuka, dont le père est atteint de dégénérescence cérébelleuse à un stade déjà très avancé. Il a perdu l'usage de ses quatre membres, et ne peut s'exprimer qu'en désignant maladroitement des lettres sur un tableau. La scène où Aya rencontre le père de Yuka sans encore savoir qu'elle… sera un jour comme lui, est pour moi une des scènes inoubliables de l'histoire.

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La série est accompagnée de musiques poignantes. Parmi les chansons j'ai retenu le chanteur K, très à la mode au Japon en ce moment, qui interprète "Only Human", le générique de fin. Durant les épisodes on entend aussi les titres "sangatsu kokonoka" et "Konayuki" du groupe REMIOROMEN.

"Ichi RITTORU no Namida" est, en plus d'une occasion de titiller ses canaux lacrymaux, une histoire qui ne laisse pas indifférent.
Bien sûr parce que la série est bien faite, mais aussi et surtout parce qu'en Aya Ikeuchi, chacun de nous peut voir ses propres faiblesses et angoisses, sa propre vulnérabilité. Et ne peut que s'identifier à son personnage frappé par un destin aussi terrible qu'injuste, personnage qui nous fait si peur mais à qui au fond nous voudrions tellement ressembler.

« Ce n'est rien de spécial. Juste le témoignage d'une jeune fille choisie par une étrange maladie. »

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