Histoires de tube digestif

En regardant distraitement un jeu télévisé à midi, mon attention est soudainement retenue par une candidate qui annonce fièrement à l'antenne, devant la France entière, le nom qu'elle vient de donner à son bébé.

"Méléna".

Si elle s'était renseignée avant de bricoler elle-même un prénom débile comme c'est la mode depuis quelque temps, elle aurait pu éviter à sa fille de futures longues années de moquerie, où elle se fera appeler "gros caca noir qui pue".

A propos !... Pour rester dans le sujet.

Je vois le petit H, 8 ans, autiste, à qui son spécialiste a décidé de faire une coloscopie. En ouvrant le dossier j'imagine que les plus sombres suspicions planent à son sujet... Le spécialiste a bien consigné quelques vagues symptômes digestifs, diarrhées, douleurs abdominales, persistantes. Bon, pourquoi pas, il a d'ailleurs déjà bénéficié de plusieurs examens, non invasifs, et tous sont revenus normaux.

En discutant avec la maman, l'infirmière et moi-même eûmes du mal à garder notre sérieux (une fois de plus... On rit beaucoup de certaines choses dans un hôpital, à défaut d'en pleurer).

Le pauvre petit allait bénéficier d'une coloscopie, sous anesthésie générale donc... parce qu'il avait trop de gaz.

Et que cela dérangeait ses instituteurs pendant la classe.

Voilà, c'est tout. L'imagination fit pour nous le reste.
Ce n'était évidemment pas consigné dans le dossier. Ben oui quoi, ça ferait pas sérieux.

Je ne comprends pas pourquoi une coloscopie, je ne comprends pas pourquoi cette prescription, je me désole de cette plainte que l'Education Nationale n'a eu aucune honte à formuler.

Nous arrive-t-il de prescrire indirectement des examens aux parents voire aux enseignants, quand nous prescrivons des examens aux enfants ?
N'est-ce pas parfois les parents dont on doit s'occuper quand le bébé pleure trop la nuit ?