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Oyakodon Baka
6 janvier 2009

Cher Maître,

Jusqu'ici je n'avais pas réellement eu à me préoccuper de ma carrière, elle suivait son cours simplement, le cours normal des choses, un peu trop normal d'ailleurs, ma méfiance et dans une certaine mesure, ma motivation s'étant trouvées peu à peu endormies par vos belles paroles.

Je ne vous en veux pas de partir, je déplore et regrette cela dit beaucoup de choses.

Je regrette de n'avoir pas profité plus souvent de votre savoir, de votre bienveillance, de votre aile protectrice quand j'en avais l'occasion.

Je déplore que votre départ soit annoncé, par vous certes, mais si brutalement, et à si courte échéance.

Je regrette qu'autour de vous, personne ne compte reprendre les commandes de ce bateau que vous avez su depuis des années mener tambour battant contre vents et marées, et qui sans vous c'est bien malheureux, est voué à un naufrage certain. Les rats quittant le navire.

Je déplore de réaliser que quand vous étiez là, vous aviez fait en sorte que tout s'articulait autour de vous, à tel point que sans vous, à présent l'un se sent perdu, l'autre décide de partir du jour au lendemain, un autre refuse à présent de signer son contrat.

Nous avons chacun nos torts.

J'ai le tort de m'être endormi dans une routine et d'avoir considéré beaucoup trop de choses comme acquises.

Il a le tort de se comporter perpétuellement en victime sans voir les sacrifices des autres, sans commune mesure avec ceux qu'il pense avoir faits.

Vous avez le tort d'avoir promis monts et merveilles et de vous sauver comme un voleur par une porte dérobée, nous laissant désarmés.

Je ne me fais aucune illusion. Nul n'est irremplaçable ? Il n'empêche qu'il est néanmoins possible de se rendre indispensable. Le navire va dériver quelque temps avant de couler, à moins d'un miracle auquel il faudrait que nous croyions tous.
Je voudrais tant, comme vous, le porter à bout de bras pour que d'autres consentent à venir me prêter main-forte. Mais il y a des lois aussi immuables que celles de la physique, dont on ne peut se jouer.

Il est donc temps pour moi de rejoindre le troupeau de rats.
Si je trouve un trou dans un mur, à défaut de porte dérobée.

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