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Oyakodon Baka
28 mars 2009

Cher Maître,

J'espère que votre nouveau poste est à la mesure de vos attentes.
Ici et ailleurs, dans le bureau de grandes sommités probablement vexées de n'en avoir rien su, on se demande pourquoi vous êtes allé vous enterrer du jour au lendemain dans cet établissement perdu.

On se le demande, mais à présent cette question n'est plus posée avec regret, mais avec simple curiosité.
Ici, tout le monde va bien, aussi bien que possible.

Votre absence est pour moi regrettable d'un point de vue humain. J'aimais discuter et plaisanter avec vous, parler de musique. Je peux toujours vous appeler ou vous écrire, mais ce n'est évidemment pas pareil.

Cependant d'un point de vue professionnel, vous ne me manquez pas. Tout se déroule même beaucoup mieux sans vous.
Contre tout attente, nous avons à présent un nouveau chef de service. La même personne qui il y a quelques semaines, restait terrée à vous maudire et ne fournissait qu'un effort minimal, causant alors notre agacement, est à présent libérée de votre emprise. Emprise bien involontaire de votre part, mais qui nous faisait tous nous retrouver dans votre ombre, tant vous rayonniez.
Votre empathie était telle qu'on vous réclamait de toutes parts, et j'avoue que je vous sollicitais toujours en premier lieu quand je n'étais pas sûr de moi.
Vous me répondiez que tout irait bien, que c'était une excellente idée, que je ne devais pas m'inquiéter, sans autre explication. J'étais rassuré. Mais je ne savais pas pourquoi. Et telle une drogue, votre empathie m'attirait et je revenais immanquablement vers vous la fois suivante, entendre ce que j'avais envie d'entendre.

A présent, mes doutes ne trouvent plus une réponse systématiquement positive, formatée et stérile.
Mes doutes trouvent de vraies réponses ou des pistes sérieuses. Mes inquiétudes sont parfois confirmées, mes erreurs soulignées. Les encouragements que je reçois ont une valeur authentique.
Et j'apprends, je fais de réels progrès au lieu d'être endormi par des compliments stériles...
Et égoïstes.

Car vous pensiez en premier lieu à votre propre personne. Vous vouliez qu'on vous laisse planifier votre emploi du temps, préparer votre mutation que personne ne soupçonnait et pour cause, vous niiez.

Loin de vous en vouloir, je vous suis reconnaissant de m'avoir offert ce poste qui ne m'a jamais tant apporté de satisfaction qu'aujourd'hui.

Je me demande si à l'origine, vous m'avez engagé non seulement pour pouvoir préparer votre départ, mais également pour me permettre de comprendre que je ne devais pas compter uniquement sur vous, ni travailler pour vous mais pour moi ?

Je n'en sais rien, à vrai dire j'en doute. Mais si c'est le cas, vous avez réussi.

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