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Oyakodon Baka
23 mai 2010

pour que vive Bach

Nous étions une fois de plus, réunis dans cette fameuse grande salle.

Alors que je discutais avec C. qui était en proie cette fois encore à un stress presque palpable, j'entendais derrière moi ce jeune violoniste qui enchaînait plein de fougue, des "traits" violonistiques : un passage du concerto de Sibelius, le début de la fugue de la 1ère sonate de Bach pour violon seul, le double concerto...

Pendant que C. râlait contre cette manie qu'avaient les violonistes de se la péter ainsi en coulisse pour bien montrer que malgré l'entrée en scène imminente, le stress n'atteignait pas leur virtuosité (ce qui n'est pas toujours vrai, certains oublient leur talent en coulisse, bizarrement), je me surpris à m'imaginer à son âge, c'est-à-dire il y a environ 15 ans, travailler les mêmes morceaux.

Et c'est ce qui m'a troublé. Les mêmes morceaux. Même si le répertoire du violon s'étoffe certainement très régulièrement de pièces contemporaines - je dis certainement car honnêtement, ce n'est pas ma tasse de thé - ce sont invariablement les pièces baroques ou classiques qui sont données aux élèves des conservatoires, régionaux et nationaux.

Il en existe heureusement une profusion, cela dit ce répertoire classique pour violon reste par définition limité. Ces trois morceaux qu'il répétait, je les avais moi-même déjà joués.

Même si d'autres pièces moins connues, classiques donc pas marginales, seraient toutes aussi profitables aux élèves, j'imagine qu'une œuvre connue constitue un critère de jugement confortable pour un jury d'examen. Et permet à l'élève de travailler une grande pièce du répertoire. La boucle est donc bouclée.

Loin de me déplaire, cette constance me rassure. Je ne pourrai jamais me tromper en disant, comme MusiKant, que nous jouons pour que vive Bach. Et je sais qu'il ne pourra jamais en être autrement.

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