Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Oyakodon Baka
19 septembre 2005

owari !

Dernier jour, derniers préparatifs, valises enfin fermées au bout de trois vidages-remplissages, derniers adieux à Ueno "notre" quartier... Demain, départ à l'aube pour l'aéroport. Les 15 jours ont passé très vite, on ne s'est pas ennuyé ni vraiment reposé... Mais je pense qu'on ne vient pas au Japon comme on va à Majorque. On ne vient pas ici pour les vacances, mais plutôt pour le tourisme... On veut spécifiquement voir le Japon, on a des envies, des buts précis.

En ce qui me concerne je rêvais de venir au Japon depuis environ une quinzaine d'années. Au début c'était la découverte des jeux vidéo et des manga, puis de par cette ouverture, je me suis intéressé au pays en lui-même, une découverte en amenant une autre. C'est en quelque sorte la sous-culture qui m'a fait découvrir la culture.

J'avais à un moment peur d'être déçu du voyage, comme si le Japon, notamment Tokyo, aurait déçu mes espoirs. En fait il faut croire que je connaissais déjà bien le Japon "en théorie", car non seulement je n'ai pas été déçu, mais j'ai rarement été très surpris de ce que je voyais.

De plus, ce voyage tant préparé, prémédité... M'a conduit à vouloir ce Japon, "mon Japon", rien que pour moi. Je voulais le surprendre dans son quotidien, marcher en dehors des sentiers battus, découvrir l'inconnu. C'est sûrement pour ça que la seule vue d'occidentaux, pourtant rares, m'énervait, me dérangeait et je détournais le regard, impatient d'être débarassé de la vue de ces "êtres indésirables"... Comme ça doit transparaître dans certaines de mes remarques de ces derniers jours :)
Je voulais en quelque sorte, être le seul sur les lieux. Serais-je possessif avec le Japon ??

Les Japonais par contre, je ne les connaissais pas vraiment. Peut-être pas beaucoup plus après ce voyage de 15 jours, mais les côtoyer a été pour moi très enrichissant.

Qu'est-ce que je pense des Japonais.... Ils me donnent l'impression d'un peuple d'une part assez fermé à l'extérieur malgré les modes occidentales qui envahissent le pays, d'autre part un peuple en proie à un conformisme de pensée très marqué, formé pour évoluer en groupe sans laisser de place à l'individualité. En groupe, c'est là qu'ils se sentent en sécurité. Le métro bondé, les files d'attente interminables, les escalators où chacun se place docilement sur la gauche même aux heures de pointe... Ils vivent comme ça. Ca me fait penser au film Kairo, chef-d'oeuvre de Kiyoshi Kurosawa (livre et film sorti en 2000) où Tokyo se vide peu à peu de ses habitants en proie à la solitude, devenant des fantômes appelant continuellement à l'aide, sans personne pour jamais leur tendre la main, et pour cause, chacun est seul.

Et pour se démarquer, ils utilisent non pas des courants de pensée, des idéologies, des religions, des convictions... Mais des objets. Je trouve que les Japonais trouvent leur individualité dans le matérialisme, seule fantaisie que leur permet leur société. Quel Japonais, quelle Japonaise, de 12 à 70 ans, n'est pas en train de pianoter sur son téléphone portable dernier cri où sont accrochés ou collés des accessoires pour le "personnaliser" ? Quelle Japonaise ne se décolore pas les cheveux, ne va pas faire des purikuras pour montrer aux autres combien elle a d'amies ?
Au final, les moyens de se distinguer sont dans les accessoires et les vêtements, donc dans l'apparence, et dans ce matérialisme on retrouve là encore presque immanquablement, une uniformité !...

Je me suis demandé comment vivaient les Japonais(es) faisant partie d'une minorité qu'ils le veuillent ou non. Les végétariens, les daltoniens, les gauchers ou les homosexuels. Je pense que ça ne doit pas être facile, et que se cacher génère sûrement pas mal de frustration.

Cela dit, en tant que touriste, j'ai adoré le Japon et j'y reviendrai, c'est sûr. Il y a tant de choses que je n'ai pas eu l'occasion de faire ou voir. Harajuku, Aoyama, les jardins du Palais Impérial, Roppongi, Hiroshima, Niigata...

Qu'est-ce qui va me manquer le plus, au fait ?...

Le métro climatisé et propre, avec ses annonces en Japonais et en Anglais à l'intérieur des wagons, quand il n'y avait pas en plus des écrans animés.

Les lignes JR et mon JR Pass.

Les musiques à l'arrivée dans les stations.

Les agents payés pour dire aux piétons d'emprunter un passage délimité par des barrières lumineuses lors des travaux sur la voie publique.

Le sourire et la politesse extrême des employés. Vendeurs, serveurs, agents de police...

Le dévouement des passants, notamment les premiers jours dans le métro...

Les combini et les bentô ouverts H24.

Les distributeurs de boisson à chaque coin de rue.

Le karaoke sur les chansons de J-pop.

La climatisation.

Shibuya et ma rencontre avec Chieco Kawabe.

Ginza.

Le Pavillon d'Or.

Les jardins. Les couleurs sont belles, même quand on est daltonien.

Ce sentiment de bien-être et de sécurité, à toute heure dans les rues de Tokyo.

Le café Colorado.

Le climat.

Les tatami.

Dire "Tadaima" quand je rentre à l'hôtel.

Le shower Toilet.

Publicité
Commentaires
Publicité